Dis-moi Sylvie, depuis une semaine, mon fils essaye continuellement de lire tout ce qu’il voit écrit … il n’arrête pas ! Il a un TOC ou quoi ?
Et si on comparait l’apprentissage de la lecture à celui du vélo
Dis-moi Sandrine, ça ne te rappelle pas l’apprentissage du vélo ? Tu te souviens quand il te réclamait 10 fois par jour de grimper dessus pour « un titour », que tu avais dû courir les pharmacies pour stocker pansements, arnica et biseptine et que malgré l’allure cabossée de l’intrépide et probablement aussi du vélo, il se le chevauchait encore et encore ? Jusqu’à réussir à pédaler sans y penser et dans un équilibre parfait : jusqu’à un savoir-faire AUTOMATISÉ ! C’est comparable !
S’entraîner pour automatiser ?
Il s’entraîne à identifier les mots qu’il voit écrits, s’exerce à combiner les lettres entre elles pour produire les syllabes orales, puis les mots, et recherche en mémoire si le mot ainsi déchiffré fait partie de son vocabulaire. Si ça matche, il engrange ! Lorsqu’il aura réussi à identifier un mot pour la première fois, dès sa deuxième rencontre il le lira plus vite, et au bout de quelques répétitions, il ne le déchiffrera quasiment plus, il y aura accès directement, grâce à une identification parfaite : jusqu’à un savoir-faire AUTOMATISÉ ! Alors, non, c’est pas un TOC, tout au plus une obsession et qui plus est pour la bonne cause ! Il fait bien, car la lecture c’est finalement comme le vélo, quand on sait bien faire ça ne s’oublie pas !
Si je comprends bien Sylvie, mon fils en cherchant continuellement à lire, s’entraine. Cet entrainement est nécessaire à l’automatisation de ce qu’il apprend. Il pourra ainsi mémoriser et devenir un lecteur autonome et silencieux !
T.O.C.
Trouble Obsessionnel Compulsif
Automatisation
Au début de son apprentissage de la lecture, toute l’attention de l’enfant, toute sa mémoire de travail sont intentionnellement au service de l’identification des signes écrits.
Il faut donc impérativement qu’il puisse parvenir à lire sans effort pour libérer les ressources mentales indispensables à la compréhension de ce qui est écrit.
Attention
Le « réservoir » des ressources attentionnelles est de capacité limitée, mais heureusement une connaissance automatisée mobilise peu de ressource.
Mémoire de travail
Lors de la lecture, elle va permettre de retenir un certain nombre d’informations dans un temps suffisant pour les manipuler dans l’idée de comprendre ce qu’on lit.
Cette mémoire est également de capacité limitée. Si l’identification des mots se fait sans peine, la mémoire de travail est soulagée.